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Entretien avec Clément Duhaime, l'Administrateur de l'OIF

Clément Duhaime au Colloque International sur les partenariats innovants - 27 octobre 2001 / Image OIF
Clément Duhaime au Colloque international sur les Partenariats innovants – 27 octobre 2001 / Image OIF

Tout le monde – ou presque – connaît Abdou Diouf, l’ancien président de la République du Sénégal et actuellement secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il est la partie immergée de l’immense iceberg qu’est cette Organisation. Mais il en est un qui est chargé de faire fonctionner l’énorme machine que l’OIF doit représenter. C’est le travail dévolu à Clément Duhaime, qui occupe le poste d’administrateur de l’OIF. En quoi consiste, réellement le travail d’administrateur de l’OIF ? C’est en gros s’occuper des affaires administratives, financières et des ressources humaines de l’Organisation.

Nous avons eu l’honneur de rencontrer celui qui aujourd’hui est le numéro 2 de l’OIF dans un luxueux hôtel de Nice, situé en bord de mer. Quand je suis arrivé – très en retard par rapport à l’heure fixée – il était en pleine interview avec les journalistes d’une chaîne de télévision. Heureusement, me suis-je dit. Ça aurait été une profonde déception de manquer un rendez-vous avec un personnage d’une telle importance.

Contrairement à Sinatou qui avait axé son questionnaire sur un angle politique, moi je me suis focalisé sur l’aspect purement technique de sa fonction. Puisqu’en tant qu’administrateur, il a une fonction managériale. Ce à quoi je suis beaucoup plus sensible que les joutes politiques.

Et dès le début, j’y suis allé à brûle-pourpoint car la première question que je lui ai posée était celle de savoir quel type de patron il est. Il a commencé à répondre par un grand éclat de rire. Puis, il a dit que c’était à ses collaborateurs qu’il fallait poser la question. Mais il essaie de s’inspirer de son patron M. Diouf qui agit toujours dans une grande simplicité. Pour lui, il veut que la réussite de ses collaborateurs ne lui soit pas attribuée, mais à toute une équipe. Le plus difficile pour lui est de gérer le personnel, de garder leur motivation intacte. Mais quant à ma question de savoir quel type de patron il était, il a suggéré en riant d’organiser un référendum au sein de l’OIF pour le savoir. Mais il estime que si le président Diouf l’a choisi pour un mandat supplémentaire, c’est peut-être parce qu’il apporte satisfaction à son poste. Madame Virginie Aubin (qui est notre coordinatrice pendant ces Jeux) confirme qu’il est en effet un excellent patron.

Je lui ai ensuite demandé quelles étaient ses tâches quotidiennes en tant qu’administrateur de l’OIF. Tout d’abord il a tenu à préciser qu’il avait été choisi par l’actuel président pour ce poste et qu’il lui a délégué un certain nombre d’attributions. Notamment administratives et financières, la gestion des ressources humaines, le budget de coopération et sa mise en œuvre. Le président se réserve tout ce qui est politique (prévention des conflits, gestion des crises, plaidoyer international). En tant qu’administrateur, il s’assure que tout soit mobilisé pour que ces missions soient atteintes.

Le corps de métier le plus représenté à l’OIF est celui des responsables de programmes (attachés de programmes, spécialistes de programmes) parce que c’est eux qui en relation avec les États membres mettent en œuvre les programmes d’action de l’OIF.

La principale difficulté d’un administrateur  de l’OIF dans l’organisation d’une manifestation comme les Jeux de la Francophonie est selon lui de laisser le pays et la ville qui s’est battue pour accueillir les jeux de les organiser comme ils l’entendent. Mais il faut aussi accompagner suffisamment le comité d’organisation pour que tout se déroule bien.

Pendant l’entretien, il a aussi été question de la place que l’Organisation accorde à la jeunesse en général et à celle africaine en particulier. A la fin, il a aussi donné des conseils aux jeunes qui souhaitent intégrer l’Organisation internationale de la Francophonie.

Qu’ai-je pensé de l’homme? Il occupe un poste qui oblige à être distingué. J’en veux pour preuve la cravate Hermès qu’il portait. Mais il transparaissait de lui une certaine simplicité parce que je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer ses chaussures dont la coupe était sans prétention. Il y a aussi ce regard franc et direct, d’un bleu limpide. Et il est aussi d’un rire facile, qui vire souvent aux éclats. Il n’y a pas mieux pour désinhiber un interlocuteur a priori intimidé par l’individu et tout ce qui l’entoure.

Clément Duhaime et
Clément Duhaime et Mahaman Lawal Sériba aux deux extrêmes

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Pour écouter la totalité de l’entretien, cliquer ici (Soundcloud)

L’entretien a eu lieu en présence de ma collègue sur Mondoblog Sinatou Saka (qui a fait la première partie de l’interview, axée sur la politique de l’Organisation – à retrouver ici) de Mme Virginie Aubin-Dubille (chargée des relations médias de l’OIF) et de M. Mahaman Lawal Sériba, le directeur des Jeux de la Francophonie.

Pour en savoir plus sur Clément Duhaime (PDF)

 

Par René Jackson

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Auteur·e

ntrjack

Commentaires

pascaline
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"Montre moi tes chaussures et je te dirais qui tu es!" Beau sens des détails René. De l'importance de s'intéresser aux questions managériales, car ce sont souvent elles qui font qu'une organisation fonctionne plus ou moins bien. En particulier lorsque celle ci doit "dealer" avec les différences de cultures, de méthodes de travail du personnel et des collaborateurs. Et elles sont pourtant souvent ignorées. Beau travail Jackson!

René Nkowa
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Merci, Pé Pi To! ;)