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Un sentiment de démesure

Entrée principale UY1

 

 

Depuis un nombre assez conséquent d’années, je suis étudiant à l’Université de Douala, en Faculté des Sciences Juridiques et Politiques. Je suis depuis longtemps habitué à notre campus – à nos campus devrais-je dire, car il en existe plusieurs : le campus 1 qui est localisé au Carrefour Ange-Raphael et qui est notamment appelé « campus de l’ESSEC », et le campus 2, distant du premier de près d’un kilomètre qui est connu comme le « campus de Ndog-Bong ».

 

Dans ces deux campus sont regroupés plusieurs établissements tels que les facultés (de sciences, des sciences juridiques et politiques, des lettres et sciences humaines, de médecine, des sciences économiques et de gestion appliquée), des écoles (Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales, l’Ecole Normale  Supérieure de l’Enseignement Technique, l’Institut Universitaire de Technologie…), il y a aussi les bâtiments administratifs (rectorat, décanats, divers services universitaires…) et différents terrains de jeux. C’est un peu l’image que j’avais d’un campus universitaire. J’ai été à l’Université de Buéa, mais je me suis limité à l’entrée principale.

Depuis lundi, moi et une huitaine d’autres jeunes provenant de diverses parties de l’Afrique et du monde participons à une session de formation en gestion de blogs organisée par RFI en partenariat avec l’ESSTIC (Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication), qui un établissement qui est situé au sein du campus de l’Université de Yaoundé I à Ngoa-Ekellé. Le sentiment qui m’habite depuis hier que je fréquente les locaux est celui de la grandeur. Mais aujourd’hui, dans le cadre de l’activité pratique à nous proposée par le Docteur Mbede Emmanuel, enseignant à l’ESSTIC et qui aimablement accepte pendant quelques jours de nous apprendre les rudiments du métier de journaliste, j’ai pu faire le tour d’une partie du campus et maintenant, je trouve tout exceptionnellement démesuré ici.

C’est assez hallucinant pour moi qui suis étudiant à l’Université de Douala qu’on me montre un bâtiment à près d’un kilomètre de distance et qu’on me dise qu’il est au sein du Campus. Il y a plusieurs terrains de football, des terrains multisports correctement aménagés et surtout un nombre impressionnant de bâtiments plus grands les uns et les autres. Au sein du campus, il y a plusieurs endroits où les étudiants peuvent se restaurer, alors qu’à Douala, il n’y a qu’une seule pause café en dehors de la cantine universitaire. La cité universitaire comprend de longs bâtiments au design assez avantageux. Ici, il y a l’Université Virtuelle d’Afrique Centrale, là le Centre des Calculs (un bâtiment où sont centralisées et traitées les notes de tous les étudiants de l’Université), par là l’amphithéâtre 1003 (qui paraît-il serait le plus grand du campus)…

Loin de moi l’idée de comparer l’Université de Douala et celle de Yaoundé Ngoa-Ekellé, car l’emplacement actuel de l’Université de Douala n’était pas dès le départ programmé pour accueillir une telle institution car le campus 1 dont il est question plus haut était en  fait réalisé pour recevoir seulement l’ESSEC  et avait été taillé pour cela seulement. Mais le Gouvernement du Cameroun a trouvé impératif que soit créée une université à Douala, qui est la principale ville du pays. Et pour parer au plus pressé, le Campus de l’ESSEC a été réquisitionné pour accueillir la nouvelle université. Ce qui fait que sur une superficie à première vue dix fois moins importante que celle de l’Université de Yaoundé 1, on trouve agglutinés le rectorat (qui soit dit en passant partage le même bâtiment que la direction de l’ESSEC), les décanats de trois facultés, les services administratifs de l’université (poste, banque, direction financière…), les aires de sports, deux amphis et un gymnase (qui sert lui aussi depuis bien d’années d’amphithéâtre).

Depuis quelques années, le gouvernement a pris la mesure du problème que posait l’exigüité du campus de l’ESSEC et un campus 2 a vu le jour. Il a permis d’avoir encore plus d’amphithéâtres, au demeurant plus grands, et il est le siège de la direction d’autres établissements universitaires (faculté de sciences, IUT, ENSET). Mais cela n’est manifestement pas suffisant car cela ne m’a pas empêché d’être ébahi en parcourant les allées du campus de l’Université de Yaoundé 1. Je comprends maintenant la surprise des étudiants qui partent d’ici pour Douala et qui une fois là-bas posent sur nous des regards d’une condescendance qui frise quelques fois l’insulte.

Il paraît qu’à Buéa, c’est encore plus grand. Que le campus universitaire là-bas est encore plus immense. Il faudra que j’y fasse un tour un jour.

 

Par René Jackson

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ntrjack

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