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Editeurs de logiciels, pensez à l’Afrique!

S’il y a un domaine dans lequel le continent africain se targue souvent (et à tort, on verra pourquoi) d’être à jour, c’est bien le domaine de l’informatique.

Le marché africain et le ménages sont depuis quelques années submergés de matériels informatiques aussi divers que variés. Il y en a désormais pour toutes les bourses et tous les goûts. Le PC qu’on ne pouvait s’offrir au début des années 2000 à moins de cinq cent mille francs CFA (environ huit fois le salaire mensuel moyen) est devenu tellement bon marché que l’ordinateur s’avère être de plus en plus un mobilier incontournable dans les foyers africains.

Les africains (les jeunes plus particulièrement) se dotent actuellement d’ordinateurs à la pointe de la technologie. Ces appareils sont équipés d’options qui sont pour beaucoup d’entre elles inutiles dans le contexte où ces ordinateurs sont utilisés (en Afrique par exemple, peu de réseaux internet grand public offrent la 3G. Mais beaucoup de téléphones et de PC portables utilisés ici en sont équipés)

Le problème vient du fait que, ces ordinateurs, provenant en quasi-totalité de l’Europe ou de l’Amérique du nord, sont dotés des suites logicielles et matérielles de la plus récente génération. Et ces logiciels et matériels ont une particularité: ils se mettent à jour ou s’activent désormais en ligne, contrairement aux anciens types de logiciels dont les clés d’activation étaient soit intégrées au programme, soit fournies sur l’emballage du CD d’installation dudit logiciel ou matériel. Imaginez donc quelqu’un, perdu dans un village de la forêt équatoriale, ne disposant d’aucun moyen de se connecter sur Internet, obligé de subir les caprices de son logiciel antivirus, car ce dernier ne peut se désinstaller que si son ordinateur est connecté à Internet!

Il y a aussi le cas de programmes informatiques pour lesquels tenir le fichier d’installation ne veut pas dire avoir le logiciel au complet, car, une fois installée, cette portion du programme que vous deteniez devra dès lors télécharger la partie la plus importante en ligne. Connaissant nos débits de connexion locaux, tant pis pour le forfait.

Pour celui qui veut se mettre en règle, il va falloir qu’il achète une version authentique vendue dans les boutiques de consommables. Et là non plus, le produit n’est pas donné! A Douala, la suite logicielle Microsoft Office 2010 est vendue au bas mot à soixante mille francs CFA (environ 95 euros), quand le système d’exploitation Windows 7 se négocie à cent cinquante mille francs CFA (environ 230 euros)! Ne disposant pas de moyens financiers pour s’offrir une licence à ce prix, les possesseurs d’ordinateurs se retournent automatiquement vers le piratage.

L’une des propositions que l’on peut faire aux éditeurs de ces programmes informatiques est de concevoir des « version Afrique » de leurs logiciels les plus courants afin de les rendre plus accessibles aux bourses du continent. Quitte à les délester de certaines de leurs options. Et il faudrait qu’ils tiennent aussi compte du fait que l’accès à une connexion Internet, quoique étant en pleine vulgarisation, n’a pas encore atteint le niveau où chaque possesseur de PC en dispose d’une. Dans certains pays d’Afrique subsaharienne, la fibre optique, qui doit à elle seule révolutionner la pratique de l’Internet n’existe encore que dans les fonds baptismaux, pendant que sous d’autres cieux, c’est désormais une réalité plus que palpable.

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ntrjack

Commentaires

Vic
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A quand la fibre optique (effective) pour TOUS les africains?

Vic
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A quand la fibre optique (effective) pour TOUS les africains? A quand?

Déoville
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A mon avis, l'Afrique rattrape peu à peu son retard dans le domaine des NTIC. Quand on parcourt le continent, on se rend compte que ça évolue. Pas beaucoup, mais considérablement.